6/ Des lieux-mémoire


1 - Le confessionnal est à relier à la confession (sacrement de pénitence et de réconciliation).

Eglise de Pleyben
Eglise de Pleyben

Rappels historiques

 

Avant le VIe siècle, la pénitence ecclésiale vise en particulier ceux qui ont renié le Christ dans les persécutions ; elle est offerte comme un second baptême. L’état de pénitent peut durer plusieurs années. Une fois la pénitence accomplie, l’évêque réintroduit le pénitent au sein de l’Église.

 

Entre le VIe et le XIIe siècle la confession privée fait son apparition dans un contexte monastique marqué par la conversion quotidienne. C’est une confession détaillée dans le but de proportionner la pénitence au mal. Les « tarifs » sont référencés dans les livres pénitentiels (jusqu’à un an de jeûne par ex.). On voit aussi apparaître les « rédemptions » à l’origine des indulgences qui permettront de remplacer des peines sévères par une autre pénitence (l’offrande de cinquante messes par ex.). Le pénitent est considéré comme absout une fois la pénitence accomplie.

 

Au XIIIe siècle, les tarifs ont totalement disparu.

 

Au XVIe siècle, après le Concile de Trente (1545-1563), la seule forme est la confession privée dont la liturgie est réduite à sa plus simple expression : obligation de la confession annuelle.

Les confessionnaux sont attribués à saint Charles Borromée (1538-84), cardinal- archevêque de Milan, après le concile de Trente. Le but était de garantir l’anonymat du pénitent. Leur usage s’est diffusé en France et en Europe.

 

Au XXe siècle, après le concile Vatican II, l’Église est amenée à repenser son approche de la confession. Il s’agit moins de chercher de quels péchés on peut s’accuser que de voir comment intensifier la conversion dans sa vie quotidienne.

 

Aujourd’hui, comment célébrer le sacrement de pénitence et de réconciliation ?

Comment concilier les demandes des personnes ayant connu la confession d’avant le Concile qui penchent pour la forme communautaire tandis que les nouvelles générations tiennent beaucoup plus à la forme individuelle du sacrement ?

 

L’Église se refuse à restreindre la pénitence au seul sacrement de réconciliation. Elle la valorise aussi dans la préparation pénitentielle de la messe, le rite de paix, des rites occasionnels tels que pèlerinage, l’onction des malades, la célébration des cendres ou par le Jubilé de la Miséricorde.

 

Il est souhaitable de conserver des confessionnaux en bon état dans nos églises. Il est tout aussi souhaitable de ne pas les encombrer d’objets divers parce qu’ils rappellent la miséricorde du Seigneur pour chacun dans le passé comme aujourd’hui.

 

CONSEILS PRATIQUES

Le confessionnal est-il libre de tout objet (balai, stockages divers) ?

 

 


 

Tu connais ton œuvre, Dieu Créateur, N'oublie pas tes miséricordes, Seigneur, pardonne-moi !  (GX109-1)

 

 

2 - Les chaires à prêcher

Eglise Notre Dame de Plourin-les-Morlaix
Eglise Notre Dame de Plourin-les-Morlaix

 

 Les chaires à prêcher étaient une sorte de tribune avec siège, élevée au-dessus du sol et du haut de laquelle les prédicateurs et les prêtres instruisaient les fidèles ou prononçaient les sermons. Cette tribune d'église était généralement adossée à une colonne ou un pilier. On y accédait par un petit escalier habilement combiné. La cuve présente souvent les figures traditionnelles des évangélistes ou des scènes d’Evangile. Le dais qui la  surmonte sert aussi d'abat-voix. Sous le dais plane une colombe, figure traditionnelle de l’Esprit Saint. Surmontant l’abat-voix, un ange à la trompette rappelle la trompette de toutes les annonces dans la Bible et celle aussi de la fin des temps.

 

Traditionnellement, les chaires à prêcher se trouvent côté nord dans les églises et à l'opposé de la cathèdre, donc à droite (sud de la nef), dans les cathédrales,

Elles ont été introduites après le concile de Trente et ont remplacé les jubés.

 

A noter : Dans un certain nombre d’églises, les cuves des chaires à prêcher ont été transformées pour servir d’ambon. On peut s’interroger sur la pertinence de cette opération car l’ambon est le lieu de proclamation de la Parole et de son interprétation pour notre vie d'aujourd'hui à travers l’homélie, ce qui diffère du sermon (exposé dogmatique de la foi ou moral)  d’après le Concile de Trente.

 

3 - Le jubé

Jubé basilique Notre-Dame du Folgoët
Jubé basilique Notre-Dame du Folgoët

 

Le jubé est une tribune formant clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« Daigne, Seigneur, me bénir ») qu'employait le lecteur avant la lecture du texte d’Evangile, De là aussi le prêtre donnait son sermon.

 

Les jubés sont apparus en France à partir des années 1220-1230.

 

Le jubé est jusqu'au début du XVIe siècle un des éléments majeurs de la vie liturgique du fidèle. Il marque une séparation de l’assemblée placée dans la nef d’avec le clergé situé dans le chœur. Même s'il est caché aux fidèles par le jubé, le chœur leur reste en effet accessible par le chant des répons, des hymnes et des proses.

 

La réforme liturgique introduite par le concile de Trente au milieu du XVIe siècle provoque une évolution de l'architecture des églises. Le chœur devant désormais être visible par les fidèles pour suivre l'office plus aisément, le jubé est condamné à être déplacé ou à disparaître .Malgré sa disparition, il subsiste de nombreuses traces de l'emplacement des poutres de soutien du chancel et du jubé, voire de son accès par des portes murées ou dans la maçonnerie de colonnes contenant un escalier à vis, comme à Locronan.

 

La chaire à prêcher lui succède dans cet emploi.

 

Le rôle de séparation entre espace liturgique réservé aux clercs et espace réservé aux laïcs (nef et transept) a été joué par une grille plus ou moins monumentale ou chancel. Dans les églises paroissiales, ou les cathédrales, collégiales, et abbatiales trop petites pour qu'une grille de grande taille soit nécessaire, le sanctuaire fut désormais séparé de la nef par un " banc de communion " en pierre, en bois ou en métal (sous la forme d'une grille basse).

 

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Les espaces liturgiques : des lieux-mémoire
6 Espaces liturgiques - Dans les églises
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